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Articles de la lettre d’information

Ils se mouillent pour l'eau #1 : Expérience de régie publique intercommunale Gevrey-Chambertin

L'horizon des possibles pour la gestion de l'eau reste très ouvert, nous donnons la parole dans cette rubrique à des élu-e-s engagé-e-s sur la question de l'eau, pour un partage d'expérience. Nous avons posé 4 questions à Christian Paris, maire d'Urcy ayant participé à la mise en place d'une régie publique intercommunale.

1- Quand et pourquoi la communauté de communes Gevrey-Chambertin (CCGC) [1] a-t-elle opté pour une régie publique intercommunale ?
Dès sa création, en 2004, les élus de la CCGC ont opté pour la gestion de l’eau en régie directe. Les raisons de cette décision tiennent à la volonté des élus de maîtriser la ressource et la qualité de l’eau, l’entretien des réseaux et de s’assurer que l’argent du prix de l’eau payé par les usagers est bien utilisé pour l’amélioration du service et non pour la rémunération d’actionnaires. 165 km de réseaux conduisent l’eau potable aux 4150 usagers abonnés au service, la CCGC comptant 9500 habitants.

2- Quels sont les avantages d'une maitrise et d'une gestion publique ?
La gestion en régie directe, outre les éléments indiqués ci-dessus, a permis d’opter pour une sécurisation des réseaux (9 ressources différentes sur le territoire, pour certaines interconnectées, permettent un pompage contrôlé tenant compte du volume, du débit et de la qualité de la ressource). Urcy par exemple est alimenté par deux ressources distinctes, sachant qu’une seule peut assumer l’alimentation, en cas de défaillance sur la seconde. Le bilan annuel, présenté au conseil communautaire, fait un point précis sur tous les aspects de la gestion. Il permet de planifier les investissements à effectuer et d’en intégrer le coût au prix de vente de l’eau.

3- Y-a-t-il eu des conséquences concrètes sur le prix, la qualité de l'eau, la qualité du réseau ?

La gestion en régie directe a permis, pas un lissage progressif des prix, d’unifier les tarifs très différents au départ sur le territoire et de les maîtriser (2,90 € TTC en moyenne le m3 hors assainissement).
Signalons aussi la surveillance quotidienne de la qualité, une vue exacte de l’état des réseaux (autrefois assez floue et disparate selon les lieux), la planification de leur entretien, une chasse aux fuites efficace par la pose de compteurs sectoriels, ...

4- Comment les usagers ont-ils apprécié cette décision ? Y-ont-ils participé ?
Le remplacement des conduites en plomb, la mise en place de la radio relève (consultation du compteur depuis la rue, donc sans entrer chez l’usager et transmission automatisée pour traitement facturier et comptable au sein de la communauté de communes) ont été appréciés par les usagers. La gestion de l’eau est assurée par un responsable du service et des agents – administratifs, techniciens - dont les compétences sont reconnues au-delà des limites de notre ancienne intercommunalité.


[1] Depuis le 1er janvier 2017, les 3 communautés de communes de Gevrey-Chambertin, du Sud Dijonnais et de Nuits St Georges ont été fusionnées en un seul EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) qui a opté pour la compétence « eau potable » le 19 décembre 2017.